Auteur : Valérie Bédard

Analyse d’un tissu

Définition

L’analyse d’un tissu c’est la détermination de toutes ses caractéristiques en vue, éventuellement, de reproduire le même article. Les caractéristiques sont principalement :

  • La distinction entre la chaîne et la trame
  • Recherche d’armure
  • Détermination du compte en chaîne et compte en trame
  • Titres des fils de chaîne et de trame
  • Torsion des fils et des duites
  • Embuvage et retrait
  • Poids du tissu (au m²) 
  • Détermination de la matière première.

Analyse d’un tissu

Distinction entre la chaîne et la trame

Cette étape est simple surtout quant l’échantillon à analyser comporte une lisière. Dans le cas inverse, certains indices permettent de faire cette distinction :

  • La chaîne est plus résistante que la trame (généralement la torsion est plus forte)
  • Par transparence, la chaîne est plus rectiligne que la trame
  • Si l’un des fils est retors, c’est toujours la chaîne
  • En écru, la présence d’encollage indique la chaîne
  • Le compte en chaîne est souvent plus élevé que le compte en trame
  • En conséquence, les fils de chaîne sont généralement plus fins que la trame
  • Le sens de dessin peut parfois être un indice.

Recherche d’armure

Pour la recherche d’armure, il faut suivre les étapes suivantes :

  • Déterminer l’endroit et l’envers du tissu ;
  • Enlever, dans le coin en haut et à gauche de l’échantillon des fils et des duites de façon à obtenir des franges de 1 cm dans les deux sens.
  • Dégager la première duite ;
  • Poser le compte fils sur le tissu (pour avoir un effet grossissant) et si possible, poser l’échantillon sur une boîte à lumière pour garantir un meilleur éclairage.
  • Séparer chaque fil par une aiguille et noter (au fur et à mesure) le passage des fils de chaîne en dessous et en dessus de la duite.

Remarque :
L’observation doit être inscrite sur du papier de mise en carte selon la convention dont l’énoncé est :

  • Un pris c’est le passage du fil au dessus de la duite. Il correspond à une case peinte.
  • Un laissé est le passage du fil en dessous de la duite. Il correspond à une case blanche.
  • Le rapport minimum correspond bien évidemment au rapport d’armure.
  • Il est possible de faire le pointé en trame quand le compte en chaîne est très serré par rapport au duitage. Dans ce cas, il faut tenir compte de l’inversion pour la mise en carte.

Détermination du nombre de fils en chaîne et en trame

Cette détermination s’effectue généralement à l’aide du compte fils. On compte à travers la fente du compte fils le nombre des fils. Il y a lieu très souvent de répéter les observations afin d’obtenir une moyenne correcte.

Titre des fils

La détermination du titre du fil s’effectue très facilement. Il suffit de poser une longueur bien déterminée. Par exemple, on pose 50 fils de 10 cm (soit la longueur totale de 5 m) et qui pèsent 0.25 g.
Sachant que le Tex est la masse en gramme de 1 km de fil, une simple règle de trois permet de trouver le titre :

Titre (tex) = 50

Remarques :
Pour le calcul du titre, il faut tenir compte de l’embuvage et de l’apprêt qui entoure les fils qui, par conséquence change le titre ;
Pour les petites longueurs du fil, on emploi des romaines micrométriques ;
Pour les tissus difficiles à détisser (tissus très foulés), on ne peut obtenir qu’une approximation du titre.

Torsion du fil

Cette opération est effectuée à l’aide d’un torsiomètre à détorsion qui permet le contrôle du nombre de tours de torsion sur une longueur déterminée. Il est possible également de déterminer le sens de torsion (S ou Z).

Embuvage et retrait

L’embuvage est par définition le retrait dans le sens chaîne. Le retrait c’est la même chose mais dans le sens trame. L’embuvage et le retrait sont exprimés en pourcent (%) par rapport à la longueur du fil dans le tissu.
Pour déterminer l’embuvage et le retrait, il faut suivre les étapes suivantes :
Prendre du tissu un fil de chaîne et un fil de trame ;
Mesurer leurs longueurs lorsqu’ils sont extraits du tissu (l0), puis une fois tendus (l) ;
La valeur de l’embuvage ou le retrait est calculée ainsi :

Embuvage/retrait (%)

Poids au m² :
Le poids au m² peut être obtenu directement en découpant un carré de tissu de 10×10 cm et en le pesant.

Poids de la chaîne (g):

Poids de la trame (g) :

Avec :
Cch : compte en chaîne ;
Ctr : compte en trame ;
E% : embuvage (en %) ;
r% : retrait (en %) ;
Nm : numéro métrique de la chaîne ou la trame ;
Si les fils de chaîne et les duites ont le même Nm ;

Poids d’un m² du tissu (g) :

Détermination de la matière première

Un tissu peut être réalisé avec les mêmes matières en chaîne et en trame, ou au contraire avec des matières premières différentes. La composition des fils constituant la chaîne et la trame peut être homogène ou comporter deux types de matières différentes (cas de mélange binaire) ou plusieurs matières (mélanges multiples). Lorsque le tissu comprend des retors, ceux-ci peuvent être composés de fils identiques de composition homogène ou non, ou même des fils différents.
Toutes ces différences au niveau du tissu font que, parfois, il faut détisser l’article, séparer tous les éléments constituants et examiner chacun d’eux séparément. Les principaux tests effectués pour la détermination de la matière première sont :

Test microscopique :
Un premier examen des éléments ainsi séparés à l’aide de la loupe binoculaire ou du microscope, permet de juger s’il s’agit de fibres de même origine ou d’un mélange intime.
Coloration avec réactifs polychromes :
Les réactifs polychromes sont des mélanges de colorants dont l’application sur tissu ou sur touffe de fibres va permettre, s’il s’agit notamment d’un mélange, de reconnaître la nature de chaque fibre (chacune d’elles pouvant prendre une teinte différente).

Test à la flamme :
Pour ce test, quatre essais sont envisagés :

  • Approche de la flamme sans contact avec elle
  • Combustion dans la flamme
  • Chauffage des fibres par l’intermédiaire d’une plaque chauffante
  • Chauffage des fibres placées dans un tube à essai.

 

Identification chimique :
Certaines fibres résistent bien dans des milieux réactionnels et moins dans d’autres. Par exemple, la laine se dissous en milieu fortement basique et les fibres cellulosiques se dissous dans des milieux fortement acides. Quant à la soie, elle se dissout dans un milieu chloré. Pour les fibres chimiques, certains éléments constituants sont identifiés facilement tel que le soufre (odeur désagréable), le chlore (odeur piquante qui ressemble à celle de l’eau de javel),…

Indice de réfraction des fibres :
Les fibres sont plongées dans différents milieux d’indices de réfraction connus et observées au microscope. Ainsi, l’indice correspondant à la fibre examinée est facilement déterminé.

Source: Site Web: Technologie de tissage | Génie textile | http://benltoufa.6te.net/contenu/l_analyse_de_tissu.html

Calcul du retrait

retrait-tissageLa largeur d’un tissu fini est toujours inférieure à la largeur de la chaîne car le croisement des fils de trame avec la chaîne consomme de la largeur.

Cette différence est le retrait et s’exprime en %. Le retrait peut être assimilé au resserrement des fils au sein d’une armure dans la largeur de la chaîne.

Le calcul du retrait dépend de l’armure. Il influence la largeur du tissu. Plus une armure comporte un nombre élevé de flottés, plus le retrait sera important. L’armure toile est celle qui cause le moins de retrait. Le satin est l’armure qui en cause le plus.

 

 

 

Additionnez le pourcentage du retrait à la longueur tissé selon le tableau suivant.

Toile et ses dérivés Armure simple sur deux fils 5 %
Sergé et ses dérivés Armure simple sur 3 à 6 fils 10 % à 15 %
Satin et ses dérivés Armure simple sur 5 à 12 fils 20 % à 25 %

 

Calcul de l’embuvage

initiation-au-tissage-1La longueur d’un tissu fini est toujours inférieure à la longueur de la chaîne car le croisement des fils de chaîne avec la trame consomme de la longueur. Cette différence est l’embuvage et s’exprime en %. L’embuvage peut être assimilé à « l’ondulation » des fils au sein du tissu.

L’embuvage croît avec la densité du tissage (compte en chaîne) et le calibre de la trame.

Le calcul de l’embuvage dépend de la grosseur de la trame utilisée.

Il affecte la longueur de la chaîne. Additionnez le pourcentage à la longueur tissé.

Trame fine Fil 2/16 ou équivalent 5 % à 10 %
Trame moyenne Fil 2/8 ou équivalent 10 % à 15 %
Trame épaisse Laine chunky, lirettes, 15 % à 25 %

Densité

devidageDensité de la chaîne

Pour déterminer la densité de la chaîne d’un projet, selon la technique et les fibres choisies, l’expérimentation de différentes densités et fibres en échantillonnage, la lecture de références sur la technique exploitée et le dévidage sont de bons points de départ.

La règle suivante s’applique à la technique du dévidage.

  • Enrouler côte à côte le fil de chaîne autour d’une règle afin de recouvrir entièrement une surface d’un pouce de long. Il ne doit pas y avoir d’espace entre les fils.
  • Compter le nombre de tours obtenus.
  • Diviser ce nombre par deux pour obtenir la densité de base. Ainsi, la densité prévoit un espace équivalent à la grosseur du fil utilisé.
    • Pour la toile, utiliser le compte de base.
    • Pour la dentelle, soustrayez 20 % au compte de base.
    • Pour le sergé, ajouter 25 % au compte de base.
    • Pour le satin ou un effet chaîne, multiplier le compte de base par deux.

Exemple : Un fils 2/8 enroulé sur la règle recouvre un pouce de long avec 40 tours. La densité de base sera de 20 fils au pouce, ainsi que la toile. La densité de la dentelle sera de 16 fils au pouce. La densité du sergé sera de 25 fils au pouce et la densité du satin sera de 40 fils au pouce. Le fil sera tissé pour valider cette hypothèse avant qu’elle soit appliquée à une grande pièce. Il est toujours possible de corriger la densité en réenfilant le ros.

Media Handweaving.net

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Le métier à tisser

Un métier à tisser est une machine utilisée par un tisserand pour fabriquer du tissu. Il peut être industriel ou manuel.

Malgré les progrès mécaniques, le fonctionnement de base est resté le même depuis des siècles : le métier à tisser fixe les fils de chaîne selon la tension désirée, tout en permettant le passage des fils de trame, perpendiculairement, entre les fils de chaîne.

Les nombreux modèles de métiers à tisser répondent aux exigences du marché et aux caractéristiques des tissus à produire: velours, jacquards, tissus de grandes largeurs, tapis ou fines étoffes.

Métier contrebalancé
Métier contrebalancé
Métier à lève
Métier à lève
Métier multi-cadres
Métier multi-cadres
Métier de table
Métier de table
Métier à ratière électronique
Métier à ratière électronique
Métier jacquard
Métier jacquard

Origines du métier à tisser

LeImage63s premiers tissus connus datent de la fin du Néolithique, ils ont été retrouvés en Turquie et en Palestine.

Image71Le métier à tisser le plus rudimentaire consiste en un simple cadre de bois sur lequel on tend une série de fils, la chaîne. On tire ensuite un fil de chaîne sur deux pour créer un espace vide, la foule, où un autre fil, appelé la trame, passe perpendiculairement.

Vers 3 000 avant J.C., il existait déjà des métiers où les fils de trame étaient tendus sur une barre transversale par des poids.

Les premiers métiers verticaux, encore utilisé de nos jours pour la tapisserie, sont apparus vers 1 400 avant J.C.

Vers 1 000 avant J.C., les métiers horizontaux sont dotés d’un cadre rigide et certains fils de chaîne sont munis d’un bâton que l’on soulève pour ouvrir la foule.

 


Premières évolutions

Image72Le métier à tisser n’a plus évolué jusqu’au Moyen Âge, où l’on équipe cette machine de pédales servant à soulever tour à tour un certain nombre de lisses, c’est-à-dire de cadres différents, pour créer des motifs complexes. Cette invention est probablement d’origine chinoise.

Le métier à la tire est un modèle permettant de tisser des motifs complexes en soulevant jusqu’à 100 combinaisons de fils de chaîne à différents moments. Ces différentes combinaisons étaient attachées à de nombreuses lisses qu’une deuxième personne devait soulever tour à tour. Son utilisation fut simplifiée au début du XVII ème siècle par le tisserand français Claude Dangon.

 

 


Une innovation majeure : la navette volante

Image73Pendant longtemps, on a utilisé une navette pour faire passer le fil de trame dans la foule : la navette renfermant le fil de trame devait être glissée à la main dans l’ouverture, ce qui limitait de fait la largeur de l’ouvrage. Pour réaliser de grandes pièces sur un métier à tisser, deux tisserands devaient se passer la navette.

En 1733, le tisserand britannique John Kay met au point la navette volante. Ce système mécanique est un perfectionnement majeur car il permet de lancer la navette d’une extrémité à l’autre de la pièce et rend le tissage très rapide. Il restera omniprésent pendant plus de deux siècles, jusqu’à l’apparition des métiers mécaniques.

 


Le métier Jacquard

Image74L’invention et la généralisation au XIX ème siècle des métiers à tisser automatisés comme le métier Jacquard inventé en 1801, ont constitué une révolution technique et sociale de la profession. Le métier Jacquard, parfois appelé « bistanclaque », porte le nom de son inventeur : le lyonnais Joseph Marie Jacquard.

Ce métier à tisser combine diverses innovations techniques : des aiguilles, des cartes perforées et un cylindre. Les cartes perforées permettent de guider des crochets qui soulèvent les fils de chaînes, ce qui permet à un seul ouvrier de manipuler le métier. Les métiers Jacquards sont encore utilisés aujourd’hui pour réaliser des motifs complexes comme le brocart ou le damas.

 

 

 


Les métiers à tisser mécaniques.

Image75Les premiers métiers mécaniques utilisant la machine à vapeur sont apparus dès 1786. La rentabilité imposait qu’une seule machine puisse entraîner plusieurs dizaines de métiers.

L’arrivée de l’électricité, au début du 20e  siècle, va permettre de remplacer les machines à vapeur par de gros moteurs électriques, tout en conservant le système de transmission d’énergie par poulies.

La mécanisation du métier à tisser est pratiquement achevée à la fin des années 1940. La navette, trop lourde et donc limitée en vitesse est remplacée par un outil appelé projectile à partir de 1945. Cette innovation, due au constructeur suisse de métiers à tisser Sulzer, a ensuite été remplacée par une technologie encore plus simple : les métiers à jet de fluides.

Cette technologie, où le fil de trame est poussé entre les nappes par un jet d’eau ou d’air sous pression, est la seule utilisée actuellement pour la production de masse.


 

L’armure

L’armure, dans la terminologie du tissage de textile, est le mode d’entrecroisement des fils de chaîne et des fils de trame.

Image60Image61Il existe trois armures fondamentales: la toile, le sergé et le satin. Les tissus peuvent être armurés d’une structure fondamentale de façon uniforme ou combiner les armures afin d’exploiter leur caractéristiques pour composer une texture, un motif ou un effet.
Dans le dessin d’une armure, les carrés noirs représentent les points de liage correspondant à la levée successive des fils de chaîne insérés sur un même cadre, permettant l’insertion de la duite (trame). L’armure est une structure ramenée à son plus petit dénominateur.

Les tissus peuvent être dessinés au moyen de grilles, où les fils de trame sont représentés longitudinalement et les fils de chaîne transversalement. Le dessin de tissu régulier reproduit une armure en multiples identiques par des translations parallèles.


L’armure toile

Image76L’armure toile est la plus ancienne et la plus simple des armures. L’armure toile est obtenue en soulevant alternativement les fils pairs et les fils impairs de la chaîne, pour ouvrir le passage au fil de trame (duite).

 

Image77Image78Toutes les fibres peuvent être tissées en armure toile. Les tissus obtenus n’ont ni envers ni endroit.

La toile a trois dérivés : le natté, le reps et le cannelée.

Elle est utilisée dans le tissage de linge de table, de la litterie, des chemises, de tissus imprimés.


Le Sergé

Image79Image80Le sergé se caractérise par la présence de côtes obliques. Le sergé peut être tissé en effet chaîne, en effet trame ou en effet équilibré.

Dans le sergé effet équilibré, le fil de trame passe par dessous un groupe de deux fils de chaîne successifs, puis par-dessus les deux fils de chaîne successifs suivants. La seconde duite traversera des fils regroupés par un décalage de un, d’où l’effet d’oblique.
Il est possible de créer de nombreuses variantes de sergés. On nomme un sergé par sa valeur numérique, composé d’une suite de chiffres qui désignent successivement le nombre de fils levés et non-levé, dont le total égale le nombre de cadres sur lequel il est tissé. Le sergé équilibré tissé sur 4 cadres sera donc nommé sergé 2-2.


Le Satin

Image81Image82Le satin est la structure des étoffes sans texture apparente, lisses, unies, fines et brillantes sur l’endroit et mates sur l’envers.

À l’origine tissé en soie, le satin est aujourd’hui confectionné en matières synthétiques.

Le satin est tissé sur un minimum de cinq cadres et les points de liaison sont répartis de telle sorte qu’un espace sépare chaque point des autres. Les flottés créés par les duites de l’armure recouvrent les points de liaison, les rendant invisibles.

 

Le tissage

Le tissage est un procédé de production de textile dans lequel deux ensembles distincts de fils sont entrelacés à angle droit pour former un tissu.

Image53En tissage, les fils verticaux sont appelés fils de chaîne et les fils horizontaux sont les fils de trame. La structure, la qualité des fils et la densité par laquelle ces fils sont tissés ensemble influe sur les caractéristiques du tissu produit.
Le tissu est généralement assemblé sur un métier à tisser, un dispositif qui aligne et déplace les fils de chaîne sous tension tandis que les fils de trame sont tissés à travers eux avec une navette.

Image62La structure d’entrecroisement des fils de chaîne et de trame est appelé l’armure. La majorité des produits tissés sont créés avec l’une des trois armures fondamentales: la toile, le satin ou le sergé.

L’étoffe tissée peut être de couleur unie ou présenter une harmonie chromatique tissée avec des motifs répétitifs ou uniques, grâce aux structures dérivées des trois armures fondamentales.


Procédé du tissage

Image55

 

 

 

 

 

 

 

 


La chaîne

Image56Les fils de chaîne sont tendus entre les ensouples d’un métier à tisser. Il sont tendus horizontalement sur un métier basse-lisse et verticalement sur un métier haute-lisse. Leur ensemble, nommé chaîne, sert de support à la trame.

La plupart des tissus laissent apparaître sur les deux faces à la fois les fils de chaine et de trame.

 

Si les fils de trames et de chaîne sont de même nature et disposés avec la même tension et le même écartement, la chaîne et la trame seront indiscernables une fois le tissu coupé.

 

Image57C’est aussi le cas pour certains motifs équilibrés et symétriques. Par exemple un tissu à motif pied-de-poule est constitué d’une trame en bandes alternées bicolores, et d’une chaîne elle aussi en bandes alternées dans les mêmes couleurs, les motifs apparaissant alors sur les deux faces en négatif l’un de l’autre.

 

 


La trame

Image59Le fil de trame est un fil placé dans le sens de la largeur. Son opposé est le fil de chaîne disposé dans la longueur. C’est l’entrecroisement de ces deux fils qui donne un tissu.

Sur le métier à tisser le fil de trame, enroulé sur une canette disposée dans une navette , passe entre les fils de chaîne d’un bord à l’autre de l’ouvrage, puis appuyé fortement contre la trame précédente avec le battant (peigne) pour former la bande de tissu. La duite est le nom donné aux passages de la trame à travers la chaîne.

Le fil de trame peut être unique, multiple, de couleurs et de matières différentes, selon la complexité du tissu à obtenir.

On parlera d’un effet trame lorsque cette dernière est plus visible que la chaîne.


 

Le montage du métier (ourdissage indirect)

Montage du métier (Partie 1), présentation Powerpoint

Montage du métier (Partie 2), présentation Powerpoint


Préparer le matériel et le métier

  • Rassembler le matériel: Poignée d’ensouple, baguettes d’encroix, lacets, corde, rouleau de papier de la longueur de la chaîne, ciseaux et la chaîne ourdie.
  • Préparer le métier: Vérifier si chaque cadre contient le bon nombre de lisses, séparer les lisses afin de créer une pleine ouverture au centre des cadres, placer la poignée d’ensouple, retirer la poitrinière.

Placer le râteau sur le battant

  • Retirer le chapeau du battant.
  • Insérer le râteau dans la rainure de la semelle du battant.
  • Le solidifier à l’aide d’une corde.

Placer la chaîne dans les baguettes d’encroix

  • Libérer les demi-croisées de la chaîne en déliant la tricolette qui tient la dernière maille en place.
  • Bien séparer les fils en créant une ouverture entre les demi-croisées.

Attacher les baguettes d’encroix

  • Insérer une baguette d’encroix dans chaque demi-croisée.
  • Attacher les baguettes d’encroix ensemble parallèlement en insérant un lacet dans le trou situé à chaque extrémité des baguettes en utilisant la technique du ruban cadeau. (De haut en bas, croisé sous les baguettes et en remontant perpendiculairement pas dessus. Nœud sur le dessus.)

Fixer les baguettes d’encroix à l’arrière du métier

  • Apporter la chaîne et les baguettes d’encroix en arrière du métier.
  • Attacher chaque extrémité des baguettes aux œillets fixés derrière le métier à l’aide des lacets.

Faire passer la chaîne au travers des cadres vers l’avant du métier.


Aligner les fils et mettre la chaîne sous tension avant d’enfiler le rateau

  • Retirer la tricolette qui retient les demi-croisées.
  • Espacer les croisées de fils en largeur pour leur permettre de glisser aisément entre les baguettes d’encroix.
  • Libérer la chaîne de ses mailles jusqu’à la première ligature de sécurité (nœud de tricolette intermédiaire).
  • Tendre la chaîne en appliquant une tension d’un coup sec sur la chaîne.

Répartir les fils de chaîne dans le râteau selon la densité et la largeur

  • Répartir les fils dans le râteau en fonction de la densité et de la largeur à atteindre.
  • Le râteau doit être centré. Mesurer à partir du centre une demi-largeur du tissu vers la gauche: ce sera l’espace de départ.
  • Pour savoir le nombre de fils de chaîne à placer dans chaque espace (espaces fixes d’1/2 pouce), diviser la densité par deux.
  • Se fier aux demi-croisées à l’arrière du métier pour distribuer les fils dans le bon ordre.

    Sécuriser la répartition de la chaîne dans le râteau

    • Une fois les fils répartis en largeur, s’assurer que le travail est toujours centré.
    • Replacer le chapeau du battant en l’emboîtant sur le râteau afin d’éviter que les fils ne ressortent des espaces.
    • Déposer la chaîne sur le banc de tissage.
    • Pour une grande largeur, une corde peut serpenter entre les dents utilisées du râteau pour sécuriser le travail au fur et à mesure.

      Relier la chaîne au tablier d’ensouple arrière

    • À l’arrière du métier, insérer les fils par couettes sur la tige d’acier qui traverse le tablier d’ensouple arrière.
    • S’assurer que la répartition est régulière et de la même largeur que le tissu à réaliser entre les espaces du tablier.
    • Le tablier d’ensouple doit passer par dessus le porte-fil.

      Plier la chaîne

    • Pour le pliage de la chaîne, il est suggéré de travailler à deux.
    • À l’avant du métier, une personne saisit la chaîne par le point de ligature le plus proche et applique d’un coup sec une tension sur la chaîne.
    • Une personne à l’arrière du métier fais tourner l’ensouple porte-fil à l’aide de la poignée d’ensouple et insère le papier entre les couches de fils.
    • La personne à l’avant du métier maintient une tension également répartie sur la largeur de la chaîne et délie la chaîne et les tricolettes au fur et à mesure que le pliage avance.

      Insérer le papier entre les couches de fils et enrouler toute la chaîne

  • En enroulant la chaîne, veiller à ce que les fils glissent régulièrement dans les demi-croisées. Au besoin, cesser l’enroulage et corriger la tension et l’espacement des fils.
  • Placer bien en parallèle le papier entre les couches de fils lorsqu’ils se superposent sur l’ensouple arrière.
  • À la fin, couper l’extrémité de la chaîne et laisser les fils se rabattre devant les demi-croisées.
  • Sécuriser la chaîne avec un nœud sommaire en attendant la réalisation de l’enfilage.

Calcul des matériaux

Grille de calcul de la chaîne et de la trame, ourdissage indirect

Feuille de calcul, format Word

Outil de planification de série en tissage, format Excell

Nom du projet Date
Fils de chaîne Densité
Fils de trame Duitage
Calcul de la chaîne  
1 Longueur d’une pièce pouces
2 Tissage de fixation + pouces
3 Baguette ou ourlet + pouces
4 Sous-total = pouces
5 Nombre de pièces x
6 Essais + pouces
7 Total pour le calcul du tissage   pouces
8 Attachage (3 pouces) + pouces
9 Mise au point (3 pouces) + pouces
10 Pennes (24 pouces) + pouces
11 Sous-total = pouces
12 Embuvage  (5 à 25 % selon grosseur fil) + pouces
13 Attachage supplémentaire (6pouces) + pouces
14 Longueur totale de la chaîne = pouces
15           / 36 = verges   verges
16 Largeur désiré   pouces
17 Retrait (5 à 25 % selon grosseur fil et armure) + pouces
18 Largeur de la pièce en ros = pouces
19 Densité X fils au pouces
20 Nombre de fils de chaîne = fils
21 Longueur arrondie de la chaîne (ligne 15) X verges
22 Quantité total de fils de chaîne = verges
Calcul de la trame  
23 Longueur d’une duite (ligne 18)   pouces
24 Duitage estimé X duites au pouce
25 Longueur de la trame = pouces
26 Longueur tissée de la chaîne (ligne 7) X pouces
27 Quantité total de fil de trame = pouces
28           / 36 = verges   verges
Calcul des demi-croisées  
29 Nombre de fils de chaîne (ligne 20)   fils de chaîne
30 Nombre de bobines utilisées pour l’ourdissage / bobines
31 Nombre de demi-croisées pour l’ourdissage = demi-croisées

 

 

L’ourdissage direct

Ourdissage direct avec une boîte à tension à demi-croisées d’AVL Looms et un suport à ourdissage direct

boite-tension-avlLa boîte à tension d’AVL comporte un dispositif unique de cadres à lisses qui sont utilisés pour intégrer des croisées entre les fils de chaque section. Elle applique une tension appropriée sur les fils de chaîne et comporte une articulation de pivotement du ros de sortie des fils, de telle sorte que la largeur de la bande en cours de transfert peut être adaptée en largeur à la section de l’ensouple. La boîte à tension s’emboîte avec la traverse du métier. Ce système de montage permet d’être glissé en largeur à l’emplacement voulu. Une tension constante est établie par le passage des couettes de fil sur et sous les chevilles. Les chevilles sont assemblées dans des fentes verticales pour permettre le réglage de la tension. La boîte de tension est pourvue d’un ros de 8 peus à l’entrée et d’un choix de deux ros à la sortie (8 et 10 peus).

Crédit: Maison des métiers d'art de Québec
Crédit: Maison des métiers d’art de Québec

Le support à ourdissage direct est un accessoire utilisé en production afin de faciliter l’opération de l’ourdissage en la rendant plus rapide et ergonomique. Elle consiste à placer l’ensouple ourdissoir à une hauteur idéale pour ourdir debout. L’ourdissoir est soutenu au-dessus de la boîte à tension, ce qui permet de percevoir le bon enroulement des fils à hauteur des yeux. Une traverse permet de placer précisément la boîte à tension vis-à-vis la section à enrouler. Cet équipement est fixé au mur et exige un dégagement entre le cannelier et l’ensouple. Il offre cependant l’avantage de ne pas avoir à déplacer le métier à tisser pour obtenir ce dégagement avec l’ourdissage traditionnel.

Liste des opérations: Ourdissage direct avec demies-croisées sur support à ensouple.

 

 

 

 

Calcul d’une chaîne ourdie directement

Calculez la quantité de fil nécessaire pour la chaîne grâce à cet outil : Grille de calcul, ourdissage direct

 

Ourdissage direct avec une boîte à tension Leclerc

ourdir-tisserConsultez la section « Ensouple ourdissoir » du livre « Ourdir et tisser » de Nilus Leclerc

http://www.leclerclooms.com/book/our_tiss04.pdf

 

 

 

Tutoriel complet et détaillé sur l’ourdissage direct

Référence: Site de Métiers Leclerc, vidéo réalisée par François Brassard, 2009.